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Ce que la pandémie a changé dans notre façon de vivre

La Covid 19 a eu des conséquences sanitaires et économiques. Mais elle a été aussi à l’origine de changements de vie après la pandémie.

Le 18 février 2020, le rassemblement œcuménique de Mulhouse sert d’accélérateur à la pandémie en France. Mais en fait la Covid circule déjà depuis un bon moment, en Chine tout d’abord, puis en Italie. En réalité, on peut s’interroger sur la date réelle de démarrage de l’épidémie, dont même l’origine géographique est incertaine.

Sur l’aspect économique et sanitaire, les conséquences ont très largement été développées par les médias. Mais d’autres conséquences, plus ou moins significatives, pourrait changer notre façon de vivre dans l’avenir.

La poignée de main va-t-elle disparaître ?

Mise à jour Janvier 2024 : Le « check » a quasi disparu. On peut constater que la poignée de main revient doucement à son niveau d’avant pandémie : une habitude générationnelle.

Si la formule « coude contre coude », pourtant préconisé par l’OMS a eu peu de succès, l’avenir de la poignée de main semble incertain. Le check est-il appelé à s’imposer ? Ou tout contact physique pour se saluer va-t-il disparaître ?

un ccheck : se saluer poing contre poing
Photo de Markus Spiske dans Unsplash

Les Français vont moins au cinéma qu’en 2019 mais le retour à la normale est en vue

Mise à jour Janvier 2024 : Le CNC a dénombré 181 millions d’entrées au cours de l’année 2023. C’est encore moins qu’en 2019. Mais si la progression se poursuit : l’année 2024 devrait être meilleure que l’année 2019. Pour rappel 213 millions en 2019, 65 millions en 2020, 96 millions en 2021, 152 millions en 2022.

La fermeture des salles de cinéma durant la pandémie a amené un grand nombre de spectateurs a trouvé d’autres moyens pour regarder des films. La levée des restrictions sanitaires devait provoquer un retour massif vers les salles obscures. La reprise dans les premiers mois de 2022 a été vraiment timide.

Les fermetures de salle ont provoqué un très net essor des plateformes de streaming type Netflix, Disney + ou Canal. Il semble qu’un grand nombre de Français y ai trouvé des avantages et ne souhaitent pas forcément retourner dans les salles.

Le smartphone n’est plus le leader incontesté de l’accès à Internet

Mise à jour Mars 2023 : Le baromètre du numérique 2022 montre que le smartphone est redevenu l’outil principal pour se connecter à Internet (47 %) mais l’usage principal de l’ordinateur reste fort avec 39 %. Cette tendance va-t-elle perdurer ?

Avril 2022 : Certes, le smartphone poursuit son ascension fulgurante : plus de huit personnes sur dix en sont équipées en 2020. Le taux d’équipement en tablette bondit lui aussi, de 14 points.

Mais la plus grosse surprise concerne l’ordinateur. Depuis 2017, l’équipement le plus souvent utilisé pour se connecter à internet est le smartphone. Et depuis cette date, l’écart entre ordinateur et smartphone n’a cessé de s’accentuer. Il est passé de 4 % en faveur du smartphone en 2017 et jusqu’à 20 % d’écart en 2019. En 2020, l’ordinateur rattrape son retard et prend même l’avantage.

Type d'équipement choisi pour accéder à Internet
Source : Crédoc – Baromètres du numérique

Le monde du travail connait une profonde mutation

La pandémie a contraint de nombreux français à télétravailler. Et l’expérience qu’ils en tirent est majoritairement positive.

Dans une étude d’Harris Interactive, 76% des Français pensent que le télétravail est une bonne chose tant pour les entreprises que pour les salariés. Ils ne souhaitent pas télétravailler à plein temps mais serait favorable à une option alternant le télétravail avec des phases de présentiel.  Ainsi, les Français souhaiteraient télétravailler en moyenne 2,3 jours par semaine.

Vie privée et vie personnelle avec le télétravail
Source : CREDOC, Baromètres du numérique

60% aimeraient aussi de temps en temps, avoir la possibilité de travailler à l’extérieur ou dans des tiers lieux comme les espaces de coworking (49%). Doit-on s’attendre à une transformation massive des actuels locaux de bureau en appartements ? Les entreprises sauront-elles s’adapter à ces nouveaux fonctionnements ?

Les attentes des salariés ont aussi évolué. Pendant les différents confinements, beaucoup de restaurateurs se sont plaints de voir leurs équipes au chômage technique. Mais la reprise connait de nouvelles difficultés. Beaucoup de salariés en restauration veulent aujourd’hui de meilleurs salaires et des contraintes horaires moins lourdes.

À la suite des confinements, des Français ont décidé de changer de vie professionnelle ou de quitter les villes. D’importants mouvements de démission ont été observés.

C’est chez les jeunes que l’on trouve le plus « d’allergie » au travail en présentiel. D’après cette étude de Malakoff Humanis, 56 % des jeunes de moins de 30 ans s’estiment épuisés ou du moins fatigués au travail. Quatre ans plus tôt, les salariés français n’étaient que 43 % a exprimé ce même ressenti.

 Sans que l’on puisse certifier le lien de cause à effet, 52 % des jeunes pensent ne pas savoir gérer les priorités. Ils n’étaient que 38 % en 2014.

Les salariés ont le sentiment d’avoir augmenté leurs compétences numériques

Mise à jour Mars 2023 : Le baromètre du numérique 2022 indique que le sentiment de montée en compétence se poursuit depuis deux ans mais qui ne résorbe pas pour autant les écarts entre les différents publics.

Avril 2022 : D’après l’étude « Hopes and Fears », menée dans 19 pays dont la France, 40 % des sondés indiquent avoir connu une montée en compétences digitales lors des différents confinements. De plus, 77 % des salariés affirment être « prêts à acquérir de nouvelles compétences ou à se former complètement ». 4 personnes sur 5 se disent aptes à s’adapter aux nouvelles technologies au travail.

Une meilleure compréhension du rôle de l’Europe

Il y a peu, l’importance de l’Europe aux yeux des Français n’était pas évidente. On savait son utilité pour l’agriculture. On connaissait surtout les décisions qu’elle nous imposait. Mais sa réelle utilité posait question.

Drapeau Européen flottant au vent
Photo de TheDigitalArtist sur Pixabay

L’Europe a commencé à montrer lors de la pandémie qu’elle était capable de prendre des décisions courageuses. L’institution européenne, jusqu’à présent, était surtout connu pour sa lenteur. La commande groupée pour les vaccins, le dispositif SURE destiné à atténuer les conséquences socio-économiques particulièrement graves de la pandémie de coronavirus, ont changé la donne. L’Europe a commencé à prendre des décisions dans l’urgence, ce dont elle était incapable jusqu’à présent.

La mobilisation européenne contre le covid 19 et ses conséquences a sans doute favoriser une réaction aussi rapide qu’inespérée à l’agression de la Russie contre l’Ukraine. 

Dans cette enquête réalisée par l’Ifop, 61 % des Français estiment que la France ne peut véritablement peser à l’international que dans le cadre de l’Union européenne. 77 % des Français attendent même que leur pays propose une réponse européenne globale aux grands enjeux géopolitiques et socio-économiques.